Apres la prise de billet de train pleine de petites contrarietes, me voila lundi dernier enfin dans le train direction Xi’an. Gare bondee, quai plein et train qui ne finit plus de s’etendre sur tout le long de la voie. Ca braille de partout, bouscule, entasse, crache…et cette fois-ci plus aucune trace d’anglais. Ce mouvement de foule un lundi apres midi tout banal donne un peu le tournis. J’ai peine a imaginer l’etat de la gare les jours de forte affluence : nous occupons deja tout l’espace ! Heureusement je ne suis pas trop oppressee par la foule puisque je la depasse d’une tete mais par contre je suis bien placee pour en mesurer l’etendue…
Vue panoramique du hall de la gare de Xi'an au retour, meme foule.
L’interieur du train cote « hard seat » ressemble a nos TER couchette 2de classe a quelques details pres. Les couchettes sont moins epaisses et les cabines ne sont pas fermees. On se sent ainsi bien moins dans un clapier, cela ouvre les perspectives et permet de faire salon : Les personnes des couchettes du haut viennent s’assoir sur la couchette du bas (la seule ou la position assise est possible) et ceux du milieu sur les strapontains du couloir. Ainsi tout le monde peut discuter ou partager un repas. L’inconveniant majeur est que l’on se retrouve aussi au milieu d’un dortoir d’une soixantaine de Chinois qui n’hesitent pas a repondre en braillant au telephone en pleine nuit, discuter a pleine voix jusqu’a pas d’heure…Les lits du bas sont les plus confortables mais il faut s’armer de patience avant que tous les nouveaux colocs aient decides d’aller se coucher avant de recuperer sa couchette. Et ils ne sont pas a l’abris non plus de servir de marche pied pour les etages superieurs.
Au petit matin a l'aller...
Au petit matin, mais au retour et quelques heures plus tard...contrechamp.
Nous arriverons finalement avec une heure de retard sur les 13h20 initialement prevues. Comme je m’en doutais, je n’ai rien pu voir du paysage car il pleuvait lorsque je suis partie puis la nuit est tombee. Je sais par contre que nous avons traverse la montagne puisque mes oreilles ont sauvagement decompresse quelques fois durant la nuit. Entre excitation, raclements de gorge, coups de telephone, couchette exigue et reveil a 5 heures, j’ai peu dormi et fuie au plus vite l’agitation a la sortie de la gare. Entre les chauffeurs de taxi, les porteurs, vendeurs a la sauvette, voyageurs, receptions d’hotel etc, j’achete une carte de la ville a une grand mere qui essaie de m’arnaquer puis file droit devant moi pour echapper a tout ce fourmillement.
Carrefour rigolo : ce simple feu controlait la circulation d'un croisement de 16 voies (8 dans un sens et 8 dans l'autre) ainsi que celle des pietons...Oui oui.
Au depart, l’auberge m’avait proposee de venir me chercher a la gare mais arrivant trop tot, j’avais refuse (ils ne venaient qu’a 6h30 au plus tot).Je pouvais aussi prendre le bus mais ne connaissant pas les lieux, je ne voyais pas comment j’aurais pu savoir a quel endroit m’arreter, et trouver une carte des lignes retourne du casse tete. Taxi ? Mouif, je venais de quitter la cohue et avais tres peu envie d’y retourner…donc je suis partie a pied. L’auberge se trouve diametrallement opposee a la gare mais le chemin semble facile, meme pour moi qui ne sais pas lire une carte a partir du moment ou il faut tourner plus de deux fois.
La tour de la cloche entre michien-miloup, point de repere central de la ville.
Et je n’ai pas regrette mon choix ! Pour la premiere fois depuis que je suis ici j’ai pu assister au reveil de la Chine. Croise les bouibouis ambulants proposant des petits dejeunes a base de riz gluant et galettes frites, les lyceens courir pour ne pas manquer les premieres heures de cours, apercu les gardiens d’immeuble dans leurs grands manteaux de l’epoque communiste, les etals sortir et les neons s’allumer. Chacun vaquant a ses occupations, les yeux encore gonfles de sommeil, je passais inapercue et je pouvais voir le soleil se lever sur la ville.